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Le Dhaulagiri

Le Dhaulagiri (8 167 m), dont le nom signifie Montagne Blanche, est le septième plus haut sommet du monde. C’est un énorme massif himalayen situé dans le centre nord du Népal, à cinquante kilomètres à l’ouest de l’Annapurna. Il fut découvert en 1808 par les Anglais installés en Inde, et détrôna le Chimborazzo (Équateur) qui était considéré jusqu’alors comme le plus haut sommet du monde. Ce n’est qu’en 1846 que ce titre fut définitivement attribué à l’Everest.

Les premiers occidentaux à l’avoir approché furent les Français de l’expédition de 1950 dirigée par Maurice HERZOG. Le Dhaulagiri était à l’origine leur but principal, ils découvrirent ainsi l’accès au camp de base, mais les difficultés rencontrées les ont finalement convaincus de se reporter sur l’Annapurna voisin qui n’en est séparé que par la profonde vallée de la Kali Gandaki. Jusqu’en 1960, le Dhaulagiri garda sa réputation de sommet difficile et sauvage. De fait, il sera l’avant dernier sommet de plus de huit mille mètres à être gravi, en 1960, par une équipe Suisso-Autrichienne (DIEMBERGER, VAUCHER…).

Le camp de base du Dhaulagiri (4630m)

Le camp de base du Dhaulagiri se situe au pied de la face nord de la montagne. Deux routes d’approche, de natures radicalement différentes, sont possibles. On peut les emprunter tour à tour pour effectuer un circuit difficile et technique. Du reste, c’est l’un des treks les plus sauvages, les plus froids, les plus dangereux et il est par conséquent fréquenté par des trekkers confirmés.

L’approche sud par Pokhara suit le cours de la rivière Myagdi Khola, à travers une jungle dense à l’état sauvage, puis le long glacier de Chombarden au fond duquel se trouve le camp de base. L’approche nord du camp de base, dont l’expédition française de 1950 fut pionnière, débute à coté de Jomoson dans la vallée de la Kali Gandaki. Elle se prolonge par deux passages d’altitude, le Thapa La (5 250 m) et le Col des Français (5 360 m) avant de redescendre sur le camp de base.

Au cours de notre expédition, nous effectuerons la montée au camp de base par l’approche sud et nous rejoindrons la vallée par l’itinéraire de l’approche nord.

Le choix du camp de base


Les problèmes environnementaux causés par le développement du tourisme dans les hautes vallées népalaises se concentrent plus particulièrement au niveau des camps de base des grands sommets où de nombreuses expéditions sont appelées à rester durant de nombreuses semaines. À la fin des expéditions, souvent exténués par des efforts à hautes altitudes, certains alpinistes laissent derrière eux de grandes quantités de déchets.

Les camps de base les plus sensibles sont les plus fréquentés : celui de l’Everest, bien sûr, mais aussi celui du Sanctuaire de l’Annapurna et de l’Ama Dablam. Tous ces camps de base sont certes très fréquentés, mais ils sont également situés dans des parcs naturels où des opérations de nettoyage sont régulièrement menées, ce qui est notamment le cas du camp de base de l’Everest.

Le camp de base du Dhaulagiri est plus isolé. Moins fréquenté des trekkers, il donne cependant accès à l’un des sommets les plus élégants et les plus prestigieux de la chaîne himalayenne ; de nombreuses expéditions d’alpinistes s’y retrouvent donc chaque année pour tenter l’ascension du sommet. Du fait de son éloignement et de sa difficulté d’accès, aucun nettoyage n’y a jamais été mené.

En 2000, une expédition française était au camp de base du Dhaulagiri, pour rendre hommage à l’alpiniste française Chantal MAUDUIT, disparue sur la montagne en 1998. Nous avons rencontré l’un des membres de l’expédition, Olivier PAULIN, qui est également garant international de Mountain Wilderness, une association de protection de l’environnement montagnard très active. Il a pu nous confirmer que le camp de base n’avait pas été nettoyé et qu’il y avait beaucoup de travail à faire pour le rendre à son état initial.

C’est ainsi qu’est né le projet « Dhaula guéri » dont l’objectif est de dépolluer le camp de base en traitant de façon écologique tous les déchets abandonnés.